Vous êtes intéressé par les métiers de l’intérim dans le BTP ? Le secteur du bâtiment et des travaux publics est un moteur clé de l'emploi temporaire en France. En effet, selon Prism'emploi (l'organisation professionnelle des agences d'emploi), le BTP représentait environ 18% de l'emploi intérimaire en France en 2023, témoignant d'un besoin constant en main d'œuvre flexible sur les chantiers. Les offres d’emploi sont donc nombreuses, avec de réelles opportunités de déboucher sur un CDI. Alors l’intérim dans le BTP, comment ça fonctionne exactement ? Comment sont encadrés les contrats et quels sont les corps de métier les plus demandés ? Dans cet article, nous vous dévoilons toutes les informations, chiffres et exemples concrets dont vous aurez besoin pour réussir comme intérimaire dans le BTP !
Comment fonctionne un emploi en intérim ? Le Contrat de Travail Temporaire (CTT) est le pilier juridique des missions d'intérim. Contrairement aux contrats de travail classiques (CDD, CDI), il implique trois acteurs :
L'intérimaire : Le travailleur qui réalise la mission.
L'Entreprise de Travail Temporaire (ETT) ou agence d'intérim : L'employeur légal de l'intérimaire. C'est elle qui le recrute, le rémunère et gère l'administratif.
L'Entreprise Utilisatrice (EU) : L'entreprise du BTP (ou autre secteur) où l'intérimaire effectue sa mission.
Pour formaliser cette relation, deux contrats sont établis :
Le Contrat de Mise à Disposition : Signé entre l'agence d'intérim (ETT) et l'entreprise du BTP (EU).
Le Contrat de Mission : Signé entre l'agence d'intérim (ETT) et l'intérimaire.
Selon le Code du Travail (articles L1251-1 et suivants), ces contrats doivent obligatoirement mentionner :
- La raison précise du recours à l'intérim (ex : remplacement d'un salarié précis absent pour maladie, accroissement temporaire d'activité lié à un nouveau chantier).
- La durée prévue de la mission (avec une date de fin précise ou une durée minimale pour les remplacements sans terme certain).
- La durée de la période d’essai (détaillée plus bas).
- Le descriptif du poste et les missions détaillées (ex : "Pose de cloisons en plaques de plâtre sur chantier de rénovation d'immeuble de bureaux").
- Les qualifications professionnelles requises (ex : CAP Plaquiste, CACES R482 catégorie F pour conducteur de grue).
- Le lieu et les horaires de travail.
- Le montant de la rémunération, incluant le salaire de base (qui ne peut être inférieur à celui d'un salarié permanent de l'EU à qualification égale après période d'essai), l'Indemnité de Fin de Mission (IFM) et l'Indemnité Compensatrice de Congés Payés (ICCP).
- Les équipements de protection individuelle (EPI) nécessaires et qui les fournit (souvent l'EU).
- La caisse de retraite complémentaire et l'organisme de prévoyance dont dépend l'intérimaire.
(Source : Code du Travail, Légifrance)
Le recours à l'intérim est strictement encadré pour éviter les abus. Le travail temporaire doit répondre à un besoin ponctuel et non durable. Le Code du Travail (Article L1251-6) autorise le recours à l'intérim notamment pour :
- Remplacement d'un salarié absent : maladie, congés payés, congé maternité/paternité, formation, passage provisoire à temps partiel. Exemple : Remplacer un chef de chantier parti en congé paternité pendant 1 mois.
- Accroissement temporaire d'activité : faire face à une commande exceptionnelle, à des travaux urgents ou à une hausse saisonnière d'activité. Exemple : Besoin de 5 maçons supplémentaires pendant 3 mois pour respecter les délais d'un grand chantier avant les Jeux Olympiques.
- Emplois à caractère saisonnier : Certains travaux de voirie ou d'espaces verts peuvent avoir un caractère saisonnier.
- Remplacement d'un chef d'entreprise artisanale, industrielle ou commerciale.
- Attente de la prise de fonction d'un nouveau salarié en CDI.
- Favoriser l'insertion professionnelle : Contrats spécifiques pour les personnes éloignées de l'emploi.
Important : Il est interdit de recourir à l'intérim pour remplacer un salarié gréviste, pour effectuer des travaux particulièrement dangereux (listés par arrêté), ou dans les 6 mois suivant un licenciement économique sur le poste concerné.
Qui est concerné par l’intérim dans le BTP ? Absolument tout le monde ! Du jeune diplômé à l'artisan expérimenté, en passant par l'étudiant cherchant un job d'été comme manœuvre. Le BTP recherche une large palette de compétences. Selon les données des agences d'emploi et les baromètres sectoriels (comme ceux de la FFB - Fédération Française du Bâtiment), certains profils sont particulièrement prisés :
- Le Gros Œuvre : Les maçons, coffreurs-bancheurs, ferrailleurs, et manœuvres qualifiés sont constamment recherchés, surtout dans les grandes métropoles comme Paris, Lyon, Marseille, mais aussi Bordeaux et Nantes où les projets de construction sont nombreux. L'expérience est un plus, mais des postes sont accessibles aux débutants motivés.
- Le Second Œuvre : Forte demande pour les électriciens (courant fort/faible), plombiers-chauffagistes, peintres en bâtiment, plaquistes, menuisiers poseurs et carreleurs. La rénovation énergétique stimule particulièrement ces métiers.
- La Conduite d'Engins : Les conducteurs d'engins de chantier (pelle, chargeuse, niveleuse), conducteurs de nacelles, et surtout les grutiers (grue à tour, grue mobile) sont très recherchés. La possession des CACES (Certificat d'Aptitude à la Conduite En Sécurité) adéquats et à jour est obligatoire et indispensable. Par exemple, le CACES R482 pour les engins de chantier ou R487 pour les grues à tour.
- L’Étude et la Gestion de Chantier : Bien que plus souvent pourvus en CDI, des missions d'intérim existent pour des chefs de chantier, conducteurs de travaux, voire des dessinateurs-projeteurs ou ingénieurs BTP pour des besoins spécifiques ou des remplacements. Ces postes exigent des compétences techniques et managériales pointues.
(Sources : Rapports Prism'emploi, Enquêtes Besoins en Main d'Œuvre de Pôle Emploi, FFB)
Le CTT dans le BTP présente quelques particularités par rapport à un contrat classique :
- Période d’essai plus courte :
- Durée du travail : Base de 35 heures hebdomadaires, mais souvent plus élevée dans le BTP. Les heures supplémentaires sont majorées (généralement +25% pour les 8 premières heures au-delà de 35h, +50% ensuite, selon les conventions collectives du BTP). Le plafond est de 48 heures sur une semaine ou 44 heures en moyenne sur 12 semaines consécutives (sauf dérogation).
- Rémunération : En plus du salaire de base, l'intérimaire perçoit :
- L'Indemnité de Fin de Mission (IFM) : Égale à 10% de la rémunération brute totale. Elle vise à compenser la précarité du statut. Non due en cas d'embauche en CDI immédiate, de rupture anticipée à l'initiative du salarié, de faute grave ou de force majeure.
- L'Indemnité Compensatrice de Congés Payés (ICCP) : Égale à 10% de la rémunération brute totale, IFM incluse. Elle rémunère les congés non pris.
- Rupture du contrat : Possible avant terme par l'une ou l'autre partie en cas de faute grave ou de force majeure. L'intérimaire peut aussi rompre le contrat s'il justifie d'une embauche en CDI.
- Suspension du contrat : Possible dans les mêmes cas qu'un CDI (maladie, accident du travail, etc.).
Attention : L'intérim dans le BTP est interdit pour remplacer un médecin du travail ou pour réaliser des travaux particulièrement dangereux spécifiés par la réglementation (ex: travaux exposant à l'amiante sans certification).
Depuis le 22 mars 2017, la Carte d'Identification Professionnelle du BTP (Carte BTP) est obligatoire pour toute personne travaillant sur un chantier, y compris les intérimaires.
- Qui la demande ? C'est l'agence d'intérim (ETT) qui doit effectuer la démarche de demande de carte pour chaque intérimaire détaché sur un chantier, avant le début de la mission.
- Coût : La redevance est de 9,80 € HT par carte (tarif au 1er janvier 2024), à la charge de l'ETT.
- Validité : La carte est valable pendant la durée du contrat de mission. Pour les intérimaires "permanents" d'une ETT, elle peut avoir une validité de 5 ans.
- Sanction : L'absence de déclaration ou de carte expose l'employeur (l'ETT) à une amende administrative pouvant aller jusqu'à 4 000 € par salarié non déclaré et 8 000 € en cas de récidive.
(Source : Union des Caisses de France Congés Intempéries BTP - CIBTP)
Avantages :
- Flexibilité et diversité : Permet de varier les expériences, découvrir différentes entreprises et types de chantiers, et organiser son temps de travail. Idéal pour éviter les "trous" sur le CV.
- Tremplin vers le CDI : C'est une voie royale pour intégrer une entreprise. Selon la DARES (Direction de l'Animation de la recherche, des Études et des Statistiques), environ 15 à 20% des missions d'intérim débouchent sur une embauche durable (CDI ou CDD long) dans les mois qui suivent. Une mission réussie est la meilleure des cartes de visite.
- Rémunération attractive : Grâce à l'IFM (10%) et l'ICCP (10%), le salaire brut total perçu est mécaniquement plus élevé qu'un CDD de durée équivalente.
- Formation gratuite : Les agences d'intérim, souvent via le FASTT (Fonds d'Action Sociale du Travail Temporaire), proposent des formations pour monter en compétences (ex: obtenir un nouveau CACES, se former à l'écoconstruction).
- Avantages sociaux du FASTT : Accès à des aides spécifiques pour le logement, la location de véhicule, la garde d'enfants, le crédit, la mutuelle santé à tarif préférentiel (Intérimaires Santé).
Avantages :
- Souplesse et réactivité : Permet d'ajuster rapidement les effectifs aux besoins fluctuants des chantiers (pics d'activité, retards, urgences). Exemple : Un client demande une livraison anticipée, l'entreprise peut recruter 3 plaquistes intérimaires en 48h pour accélérer.
- Gestion administrative simplifiée : L'agence gère le recrutement, la paie, les déclarations sociales.
- Recrutement facilité : Accès rapide à un vivier de candidats qualifiés et disponibles, présélectionnés par l'agence.
- Période "d'essai" avant embauche : Permet d'évaluer les compétences et l'intégration d'un travailleur avant de lui proposer un CDI.
- Maîtrise de la masse salariale : Permet de ne pas alourdir la masse salariale fixe de l'entreprise.
- S'inscrire en agence d'intérim : C'est l'étape obligatoire. Privilégiez les agences spécialisées dans le BTP ou ayant un pôle BTP développé (ex : Randstad BTP, Adecco BTP, Manpower BTP, Start People BTP, Synergie BTP, Groupe Leader, Proman BTP, etc.). Les plateformes d'intérim digitalisées (ex: Mistertemp' / iziwork) sont aussi une option de plus en plus populaire.
- Choisir les bonnes agences : Inscrivez-vous dans plusieurs agences situées dans votre zone géographique de recherche. Une agence proche des chantiers potentiels est un atout.
- Soigner votre candidature :
Si vous avez de l'expérience, les qualifications recherchées (notamment les CACES ou des compétences en second œuvre pointues), et que vous faites preuve de sérieux et de fiabilité, vous devriez recevoir des propositions de missions rapidement, surtout dans les zones à forte activité BTP.
Conclusion
Vous avez désormais toutes les clés pour comprendre le fonctionnement et les enjeux de l’intérim dans le BTP ! C'est une solution flexible et dynamique, offrant de réelles opportunités de carrière et de développement de compétences dans un secteur qui recrute activement. Que vous soyez manœuvre, artisan qualifié ou conducteur d'engins, les entreprises du bâtiment ont constamment besoin de main d’œuvre pour mener à bien leurs projets et gérer les imprévus. Pour trouver des missions d'intérim BTP qui vous correspondent, n'hésitez pas à contacter les agences d'emploi spécialisées près de chez vous. Bonne chance dans vos recherches !