La fiche de paie en intérim peut parfois ressembler à un casse-tête. En tant que l'un des plus de 780 000 salariés intérimaires en France (en équivalent temps plein), vous avez certainement remarqué deux acronymes qui pèsent lourd dans votre rémunération : l'IFM et l'ICCP.
Loin d'être de simples détails administratifs, ces deux indemnités représentent un avantage majeur du statut d'intérimaire. Elles augmentent considérablement votre salaire final. Ce guide est là pour tout vous expliquer : à quoi elles correspondent, comment les calculer et quand vous les touchez, avec les références légales à l'appui.
Ces deux indemnités sont versées à la fin de votre contrat de mission, mais elles n'ont pas la même origine ni le même objectif.
L'IFM est une compensation financière conçue pour pallier la précarité et l'instabilité de votre situation. Puisque votre contrat a une durée déterminée, cette prime vient reconnaître la flexibilité que vous offrez.
En tant que salarié, vous cumulez des droits à des congés payés. Cependant, la nature même des missions d'intérim (dont la durée moyenne est d'environ 2 semaines) rend la prise effective de ces congés très rare. L'ICCP vient donc vous payer ces jours de congés non pris.
Chiffres clés de l'intérim à connaître :
Le calcul est simple, mais il faut respecter un ordre précis, car la base de calcul de l'ICCP inclut l'IFM.
Base de calcul : Votre salaire brut total sur la durée de la mission (incluant les heures supplémentaires, les primes diverses, etc.).
Prenons un exemple :
Vous avez effectué une mission pour un salaire brut total de 2 000 €.
Ensemble, l'IFM et l'ICCP représentent donc une majoration de 21% de votre rémunération brute initiale.
La règle est simple et légale : les IFM et les ICCP sont versées à la fin de chaque contrat de mission.
Elles apparaîtront donc sur le bulletin de salaire correspondant à la fin de votre contrat. Si votre mission est renouvelée par un nouveau contrat (un avenant), les indemnités du premier contrat vous seront payées avec le dernier salaire de cette période.
Si l'ICCP est due dans la quasi-totalité des cas, le versement de l'IFM connaît des exceptions strictement prévues par la loi. Vous ne la toucherez pas si :
Important : Même dans ces situations, l'ICCP reste intégralement due, car elle correspond à des droits à congés que vous avez déjà acquis.
L'IFM compense la précarité de votre situation (contrat court), comme le prévoit le Code du Travail. L'ICCP compense les congés payés que vous n'avez pas pu prendre. La première est une prime de fin de contrat, la seconde est la monétisation d'un droit acquis.
Oui. Les IFM et les ICCP sont considérées comme du salaire. Elles sont donc soumises aux cotisations sociales (ce qui vous ouvre des droits à la retraite, au chômage, etc.) et à l'impôt sur le revenu (prélevé à la source).
Elles doivent apparaître sur des lignes distinctes et clairement identifiées sur votre dernier bulletin de salaire pour la mission concernée. Cherchez les libellés "Indemnité Fin de Mission" et "Indemn. Comp. Congés Payés".
La première étape est de contacter votre agence d'intérim avec votre bulletin de paie. La plupart des erreurs sont faciles à corriger. Si le désaccord persiste, vous pouvez vous rapprocher d'un représentant du personnel ou de l'inspection du travail.
Les IFM et ICCP ne sont pas un bonus, mais un droit inscrit dans la loi qui valorise votre flexibilité et compense les spécificités du travail temporaire. En comprenant leur fonctionnement, vous pouvez mieux anticiper vos revenus, vérifier vos fiches de paie et vous assurer que vos droits sont respectés. C'est un élément clé de la valorisation de votre travail.