Vous êtes électricien qualifié et l'idée de travailler à votre compte vous attire ? La liberté de choisir vos chantiers, de fixer vos propres tarifs et de gérer votre emploi du temps est un rêve pour beaucoup. Le statut d'auto-entrepreneur (ou micro-entrepreneur) est souvent la voie royale pour se lancer. Simple, flexible et peu risqué, il s'adapte parfaitement au modèle du freelance.
Ce guide détaillé vous explique, étape par étape, comment devenir électricien auto-entrepreneur, avec les chiffres et les obligations à connaître en 2025
Pourquoi choisir le statut d'auto-entrepreneur pour un électricien ?
Avant de plonger dans les démarches, comprenons pourquoi ce statut est si plébiscité. En tant qu'électricien, vous adoptez un modèle de freelance : vous vendez votre expertise et votre temps directement à des clients, sans lien de subordination. Le statut d'auto-entrepreneur est l'enveloppe juridique parfaite pour ce modèle.
Les avantages clés du statut
- Création simplifiée et gratuite : Les démarches de création se font entièrement en ligne et ne nécessitent aucun apport de capital.
- Gestion comptable allégée : Pas besoin de bilan annuel. Un simple livre de recettes chronologique suffit.
- Régime micro-social simplifié : Vous payez vos cotisations sociales uniquement sur le chiffre d'affaires que vous encaissez. Si vous ne facturez rien, vous ne payez rien.
- Franchise en base de TVA : En dessous d'un certain seuil de chiffre d'affaires, vous ne facturez pas la TVA, ce qui vous permet de proposer des tarifs plus compétitifs aux particuliers.
Les conditions indispensables pour se lancer
Le métier d'électricien est une profession artisanale réglementée. Vous ne pouvez pas vous lancer sans justifier de certaines compétences et garanties.
La qualification professionnelle : une obligation légale
Pour exercer en tant qu'électricien indépendant, vous devez prouver votre qualification. Plusieurs options sont possibles :
- Détenir un diplôme de niveau CAP ou BEP en électricité.
- Détenir un diplôme de niveau supérieur (Bac Pro, BP, BTS...).
- Justifier d'une expérience professionnelle d'au moins 3 ans en tant qu'électricien salarié ou dirigeant d'entreprise dans ce domaine.
Cette qualification sera vérifiée par la Chambre de Métiers et de l'Artisanat (CMA) lors de votre immatriculation.
Les assurances obligatoires : protéger son activité et ses clients
C'est un point non négociable. Deux assurances sont absolument essentielles :
- L'assurance de responsabilité civile professionnelle (RC Pro) : Elle couvre les dommages matériels, immatériels ou corporels que vous pourriez causer à un tiers (client, fournisseur...) dans le cadre de votre activité. Par exemple, si vous endommagez un mur en passant une gaine.
- La garantie décennale : Elle est obligatoire pour tous les artisans du bâtiment. Elle couvre pendant 10 ans les dommages qui compromettent la solidité de l'ouvrage ou le rendent impropre à sa destination (ex: un vice majeur sur l'installation électrique d'une maison neuve). Vous devez impérativement mentionner les références de votre contrat de garantie décennale sur vos devis et factures.
Les étapes concrètes pour créer votre micro-entreprise
La procédure a été centralisée et simplifiée. Voici la marche à suivre.
- Déclarer le début d'activité en ligne : Depuis le 1er janvier 2023, toute création d'entreprise se fait obligatoirement via le portail du Guichet Unique de l'INPI. Remplissez le formulaire en ligne en veillant à bien choisir l'option "Entrepreneur Individuel" et le régime fiscal de la micro-entreprise.
- S'immatriculer à la Chambre de Métiers et de l'Artisanat (CMA) : En tant qu'artisan, votre dossier sera transmis à la CMA de votre département. Elle validera vos qualifications professionnelles.
- Recevoir ses identifiants : Sous quelques jours à quelques semaines, vous recevrez votre numéro SIRET de la part de l'INSEE. Ce numéro est indispensable pour éditer vos devis et factures. Votre code APE (Activité Principale Exercée) sera très probablement le 43.21A - Travaux d'installation électrique dans tous locaux.
La gestion au quotidien : chiffres et obligations en 2025
Une fois lancé, vous devez respecter certaines règles pour conserver les avantages du statut.
Le plafond de chiffre d'affaires
En tant qu'artisan, votre activité relève des prestations de services. Le plafond annuel de chiffre d'affaires à ne pas dépasser est de 77 700 € hors taxes.
Pour la TVA, vous êtes en franchise en base si votre chiffre d'affaires ne dépasse pas 36 800 € (avec une tolérance jusqu'à 39 100 €). Au-delà, vous devrez facturer la TVA à vos clients.
Le calcul et le paiement des cotisations sociales
C'est le cœur du système. Vos cotisations (maladie, retraite, etc.) sont calculées en appliquant un taux fixe sur votre chiffre d'affaires encaissé.
- Taux des cotisations sociales pour un électricien : 21,2 %
Vous déclarez votre chiffre d'affaires tous les mois ou tous les trimestres (au choix) sur le site autoentrepreneur.urssaf.fr.
La fiscalité : impôt sur le revenu et CFE
Deux options s'offrent à vous pour l'impôt sur le revenu :
- Le régime classique : Vous déclarez votre chiffre d'affaires annuel sur votre déclaration de revenus. L'administration fiscale applique un abattement forfaitaire de 50 % (représentant vos frais professionnels) avant de soumettre le reste au barème progressif de l'impôt.
- Le versement libératoire : Sous conditions de revenus, vous pouvez opter pour cette solution. Vous payez votre impôt en même temps que vos cotisations sociales, en appliquant un taux supplémentaire de 1,7 % sur votre chiffre d'affaires. Votre impôt est ainsi payé "à la source".
N'oubliez pas la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE), qui est due chaque année (sauf la première année d'activité où vous en êtes exonéré). Son montant varie selon la commune où est domiciliée votre entreprise.
Les obligations comptables
Elles sont simples mais doivent être suivies avec rigueur :
- Tenir un livre des recettes à jour, listant tous vos encaissements.
- Ouvrir un compte bancaire dédié à votre activité si votre chiffre d'affaires dépasse 10 000 € pendant deux années consécutives.
Les clés pour réussir en tant qu'électricien freelance
La création du statut n'est que la première étape. Pour développer une activité pérenne, vous devez :
- Définir des tarifs justes : Calculez votre taux horaire en incluant vos charges, vos assurances, l'amortissement de votre matériel et la rémunération que vous visez. Un taux horaire pour un électricien se situe souvent entre 40 € et 65 € HT.
- Rédiger des devis clairs et professionnels : Détaillez le prix de la main-d'œuvre, le coût des fournitures, les conditions de paiement et les mentions légales obligatoires (SIRET, assurance décennale...).
- Trouver ses premiers clients : Activez votre réseau local, contactez d'autres artisans (plaquistes, plombiers), inscrivez-vous sur des plateformes de mise en relation comme Make Your Job et créez une fiche Google Business Profile pour être visible localement.
- Investir dans du matériel de qualité : Un bon outillage est un gage de sécurité, d'efficacité et de professionnalisme.
Se lancer comme électricien auto-entrepreneur est une excellente opportunité pour prendre son indépendance. La simplicité administrative et la maîtrise des charges en font un tremplin idéal pour tester votre projet avant, pourquoi pas, de créer une société plus importante. En respectant les obligations légales et en développant votre portefeuille clients, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour réussir.
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