C’est l’un des secteurs clés de la transition énergétique. Pour respecter l’engagement du gouvernement de rénover 700 000 logements par an d’ici 2030, en vue d’atteindre la neutralité carbone en 2050, la filière de la rénovation énergétique devrait recruter à tour de bras.
Le bâtiment est l’un des secteurs qui va être appelé à se transformer le plus dans les années à venir. Les compétences vont évoluer : la construction d’un bâtiment neuf et la rénovation, ce n’est pas pareil. Il faudra aussi tenir compte des nouvelles normes et des résultats attendus.
Pour tenir les objectifs en matière de réduction des émissions, le secteur de la rénovation du bâti ancien devra embaucher au moins 100 000 personnes de plus d’ici 2030, tous niveaux d’études confondus.
Parmi les nouveaux métiers recherchés : architectes et ingénieurs dans l’efficacité énergétique, ouvriers du bâtiment spécialisés dans la rénovation énergétique… Mais aussi des techniciens spécialistes des mesures d’efficacité énergétique. « Il faudra qu’on puisse prouver que la rénovation énergétique a été effectuée en bonne et due forme », poursuit l’économiste.
Selon certains scénarios les plus ambitieux, la transition énergétique va conduire une diminution massive de la construction de bâtiments neufs. C’est l’une des principales sources d’émissions de GES avec le transport, ce qui nous oblige à effectuer une transition du neuf vers la rénovation de l’ancien.
Cette soudaine réduction devrait entraîner la migration des ouvriers de la construction vers des métiers tournés vers la rénovation. 200 000 emplois devraient être détruits à horizon 2050, estime le Shift Project.
Cette destruction d’emplois de la construction devrait plutôt être une transition vers les métiers de la rénovation. Des ponts sont en train d’être crée pour permettre aux profils qualifiés de la construction de s’orienter vers les métiers de la rénovation énergétique.
On ne cesse de parler d’énergie, de chasse au gaspillage, de canicule… Dans les maisons, les immeubles, la température ambiante est devenue un sujet central. Comment bien chauffer l’hiver et avoir un peu de fraîcheur en période estivale ? Le tout, bien évidemment, en ne faisant pas exploser son compteur électrique et sa facture mais aussi en pensant à la planète. Une équation compliquée à résoudre.
« La filière génie climatique représente quelque 30 000 emplois en France, assène Éric Baudry, administrateur de l’association française pour la pompe à chaleur (AFPAC). Il y a toute une partie recherche et développement, fabrication, installation, entretien, rénovation aussi bien pour les logements anciens que neufs, individuels ou collectifs. C’est un secteur en pleine expansion en ce moment avec le remplacement de nombreuses chaudières au fioul ou au gaz. Nous sommes au cœur de la stratégie bas carbone. »
Ainsi, le nombre de postes dans ce secteur de la pompe à chaleur a été multiplié par 2,5 ces dix dernières années. D’ici 2027, il faudrait 45 000 salariés qualifiés pour répondre aux exigences du marché. Pour atteindre cet objectif, tous les moyens sont bons : centres de formation des apprentis, bac pro énergies renouvelables, BTS et même diplôme d’ingénieur.
La formation pour travailler dans les pompes à chaleur est de trois ans minimum mais des plombiers, des chauffagistes peuvent aussi se former et se reconvertir. Il y a un véritable mouvement autour de nos métiers car il y a une prise de conscience de la nécessité de réduire la consommation d’énergie. Ça peut aussi entraîner des réductions de 40 % sur la facture de chauffage et d’eau chaude.
L’agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) a récemment publié [son bilan annuel 2022] sur les énergies renouvelables et l’emploi. En France, les chiffres de 2020 faisaient état de 3 600 emplois dans le photovoltaïque. Et le mouvement va s’accélérer, face aux ambitions climatiques françaises qui nécessitent de développer la filière. Mais les opérateurs rencontrent parfois des difficultés à recruter des professionnels qualifiés dans le secteur.