Quel statut juridique choisir pour se lancer en freelance ou artisan dans le BTP en 2025 ? Guide complet et seuils

Micro-entreprise, EURL, SASU ou Portage ? Découvrez le guide ultime pour choisir le meilleur statut juridique dans le bâtiment (BTP) selon votre chiffre d'affaires, vos charges et votre protection sociale.
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Woman speaking into mic at computerIndépendants BTP

Se lancer à son compte dans le bâtiment et les travaux publics (BTP) est une aventure passionnante, que l'on soit artisan (plombier, électricien, maçon) ou prestataire intellectuel (économiste de la construction, dessinateur, conducteur de travaux). Mais avant de poser la première pierre ou de signer le premier devis, une décision cruciale s'impose : le choix du statut juridique.

Ce choix n'est pas seulement administratif. Il impacte directement votre revenu net, votre couverture sociale, votre capacité à déduire vos frais (matériaux, véhicule, assurance décennale) et votre responsabilité en cas de dettes.

Entre la simplicité de la micro-entreprise et la solidité d'une société (SASU, EURL), voici un comparatif complet pour vous aider à faire le bon choix en 2025.

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1. La Micro-Entreprise (Auto-entrepreneur) : La simplicité pour débuter

C'est le statut le plus prisé pour tester une activité ou pour les prestataires de services intellectuels qui ont peu de frais.

Les seuils de Chiffre d'Affaires (CA) en 2025 :

  • 188 700 € pour les activités de vente de marchandises et fourniture de logement.
  • 77 700 € pour les prestations de services (main-d'œuvre artisanale, dessinateur, consultant).

Les avantages :
La gestion est ultra-simplifiée. Vous déclarez votre chiffre d'affaires tous les mois ou trimestres et payez un pourcentage fixe de charges sociales (environ 12,3 % pour la vente et 21,2 % pour les services). Si vous ne facturez rien, vous ne payez rien.

Les inconvénients majeurs pour le BTP :
Le piège principal réside dans l'impossibilité de déduire vos charges réelles. Dans le bâtiment, les frais sont lourds : achat de matériaux, assurance décennale (souvent chère), véhicule utilitaire, outillage. En micro-entreprise, vous êtes taxé sur votre CA brut, pas sur votre bénéfice. Si vous achetez pour 10 000 € de matériaux pour les revendre 11 000 €, vous paierez des cotisations sur les 11 000 €.

Pour qui ?
Idéal pour les prestataires intellectuels (AMO, OPC, économistes) ou les artisans qui ne font que de la main-d'œuvre (pose uniquement) sans achat de matière.

2. L'Entreprise Individuelle (EI) au régime réel : L'alternative sans statuts

Depuis la réforme de 2022, l'Entreprise Individuelle a fusionné avec l'EIRL. Elle offre désormais une protection du patrimoine personnel de l'entrepreneur par défaut.

Le fonctionnement :
Contrairement à la micro-entreprise, vous êtes au "régime réel". Vous déduisez tous vos frais (décennale, gasoil, loyer, matériaux) de votre chiffre d'affaires pour obtenir votre bénéfice. C'est sur ce bénéfice que vous paierez vos charges sociales (environ 45 %) et vos impôts.

Les avantages :
Pas de statuts à rédiger, pas de capital social à déposer, et une comptabilité plus légère qu'en société. Vous pouvez déduire la TVA (si vous y êtes assujetti) et vos frais réels.

Pour qui ?
Pour les artisans qui dépassent les seuils de la micro-entreprise ou qui ont beaucoup de frais, mais qui veulent éviter la lourdeur administrative d'une société.

3. L'EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) : Le standard de l'artisan

L'EURL est tout simplement une SARL avec un seul associé. C'est le statut roi dans le bâtiment pour ceux qui veulent se structurer.

Le fonctionnement :
Vous créez une personne morale distincte. Vous êtes Gérant majoritaire et avez le statut de Travailleur Non Salarié (TNS), affilié à la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI).

Les avantages :
Le statut TNS est moins coûteux en charges sociales que le statut de salarié (environ 45 % du revenu net contre 75-80 % en SASU). Cela permet de maximiser sa rémunération nette immédiate. De plus, la structure est rassurante pour les banques et les fournisseurs.

Les inconvénients :
Le formalisme est plus lourd (statuts, assemblée générale annuelle, expert-comptable obligatoire). La protection sociale est légèrement moins bonne que celle d'un salarié (notamment pour la retraite complémentaire), mais cela se compense avec des contrats Loi Madelin.

Pour qui ?
Pour les artisans et freelances BTP installés durablement qui veulent maximiser leur revenu net tout en protégeant leur patrimoine.

4. La SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) : Pour la protection sociale

La SASU est une société où le président est considéré comme "assimilé salarié".

Le fonctionnement :
Vous recevez une fiche de paie (sans cotiser au chômage). Les charges sociales sont élevées (environ 75 à 80 % du salaire net), mais la protection sociale est excellente (retraite cadre, prévoyance).

Les avantages :
Si vous touchez l'ARE (Allocations Chômage) de Pôle Emploi, la SASU permet de se verser des dividendes en fin d'année sans toucher de salaire mensuel, ce qui permet de maintenir ses droits au chômage à 100 %. De plus, les dividendes ne sont pas soumis aux charges sociales (contrairement à l'EURL), mais à la Flat Tax de 30 %.

Les inconvénients :
C'est le statut le plus coûteux si vous vous versez un salaire tous les mois. Il est rarement rentable pour un artisan classique qui a besoin de se rémunérer mensuellement.

Pour qui ?
Pour les freelances qui ont d'importants droits au chômage à consommer ou ceux qui veulent privilégier la rémunération via dividendes (attention, les dividendes ne valident pas de trimestres de retraite).

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5. Le Portage Salarial : La sécurité sans l'administratif

Ce n'est pas une création d'entreprise à proprement parler, mais un statut tiers.

Le fonctionnement :
Vous trouvez vos chantiers, vous négociez vos prix, mais c'est la société de portage qui facture le client. Elle transforme ensuite ce chiffre d'affaires en salaire, après avoir prélevé des frais de gestion (5 à 10 %) et les charges patronales/salariales.

Les avantages :
Vous avez le statut de salarié (CDI ou CDD), vous cotisez au chômage, à la retraite générale et vous n'avez aucune gestion administrative (pas d'URSSAF, pas de comptable).

Les inconvénients :
Le coût est très élevé. Il ne reste généralement que 48 % à 52 % du montant facturé en salaire net.

Pour qui ?
Pour les consultants BTP, ingénieurs ou économistes qui font des missions ponctuelles ou qui veulent tester le marché sans aucun risque avant de créer leur structure.

Conclusion : Comment faire son choix ?

Le choix dépend de trois critères : le montant de vos frais, votre besoin de protection sociale et votre prévisionnel de Chiffre d'Affaires.

  • Vous avez peu de frais et lancez une activité de conseil ? La Micro-entreprise est idéale.
  • Vous êtes artisan avec achat de matériaux ? L'EURL ou l'EI au réel sont incontournables.
  • Vous voulez toucher le chômage tout en lançant votre boîte ? La SASU est souvent la meilleure option tactique.

Attention : Le calcul entre le Chiffre d'Affaires encaissé et ce qui tombe réellement dans votre poche est complexe. Les charges sociales (URSSAF), fiscales (IS, IR) et les frais professionnels (décennale, véhicule) changent tout.

Avant de déposer vos statuts, nous vous recommandons fortement de faire une simulation chiffrée. Vous pouvez utiliser ce simulateur de revenu freelance spécialisé BTP. Il vous permettra de comparer le "reste à vivre" réel selon vos hypothèses de facturation et de charges.

Un bon statut est celui qui vous permet de dormir tranquille tout en vivant confortablement de votre travail. Prenez le temps de calculer !

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Gustave Bietrix
Fondateur, Make Your Job