La rénovation énergétique : quelles sont les enjeux ?

La rénovation énergétique des bâtiments est devenue un enjeu majeur en France car le bâtiment représente en France près de 45% de la consommation d’énergie finale et génère environ 20% des émissions directes de gaz à effet de serre !
Rénovation énergétique

5,2 millions de logements ont été déclarés comme “passoires thermiques” ce qui représenterait plus de 17% du parc immobilier français en 2022. Une passoire thermique désigne un logement qui est particulièrement énergivore dû à son isolation et son système de chauffage.

Alors que nous traversons une crise énergétique sans précèdent, ces chiffres démontrent la nécessité d’accélérer la rénovation des bâtiments en France ! Le gouvernement a mis en place plusieurs mesures depuis quelques années dont Ma Prime Rénov’ pour inciter les particuliers et les copropriétés à rénover leurs logements car l'un des freins majeurs à la rénovation est le coût des travaux.

Le premier enjeu : le coût des travaux en rénovation

Ma Prime Rénov’ : ce qui change en 2023

Le gouvernement a injecté 500 millions d’euros au budget de Ma Prime Rénov’. Cette aide à la rénovation énergétique dispose de plus de 2 milliards d’euros en 2023. L’objectif de Ma Prime Rénov’ en 2023 ? Subventionner, en priorité, les travaux de rénovation globale.

Parmi les changements majeurs de Ma Prime Rénov’ pour 2023, les forfaits de rénovation globale des ménages intermédiaires et aisés sont augmentés. Elles passent de 7 000 € à 10 000 € pour les profils de couleur violette (les ménages aux ressources intermédiaires). Elles passent également de 3 500 € à 5 000 € pour les profils de couleur rose (les ménages aux ressources supérieures).

Quant à l’achat de chaudières à gaz (notamment celles à haute performance énergétique), il n’est plus éligible à Ma Prime Rénov’ depuis le 1er janvier 2023.

Pour les copropriétés, le plafond de travaux passe de 15 000 € à 25 000 €. Les primes des ménages très modestes et modestes en copropriété sont également augmentées en 2023.

Le projet de loi de finances pour 2023 a pour objectif d’inciter les propriétaires à effectuer des travaux de rénovation globale plutôt que des installations isolées. Dans cette démarche, les ménages aux revenus supérieurs ne pourront plus percevoir de primes pour leurs « mono-gestes ». Ces mono-gestes sont une seule opération de rénovation, comme un changement de chauffage, l’installation d’un poêle à bois ou la pose de double vitrage. Dans la grande majorité des cas, ces installations isolées ne permettent pas de changer la classe énergétique du logement ni d’améliorer sa performance énergétique.

Les nouvelles conditions pour Ma Prime Rénov’ Sérénité en 2023

Les ménages des profils bleus ou jaunes peuvent aussi avoir recours à Ma Prime Rénov’ Sérénité, si leurs travaux permettent de réaliser un gain énergétique de 35 % ou plus. Ce dispositif concerne les résidences principales construites depuis plus de 15 ans. Les travaux doivent être réalisés dans les 3 années suivant l’accord donné pour le versement de la prime.

Pour ce dispositif, le plafond pour le financement des travaux de rénovation globale passe de 30 000 € à 35 000 €. Pour pouvoir en profiter, il ne faut pas avoir eu recours à un prêt à taux zéro d’accession à la propriété dans les 5 dernières années. Les propriétaires souhaitant recevoir cette aide financière devront aussi être accompagnés par un opérateur. Désigné par le Ministère du Logement, celui-ci est chargé d’organiser et d’encadrer les travaux de rénovation énergétique.

Les autres changements pour les aides financières à la rénovation globale en 2023

Les primes pour l’achat d’une ventilation mécanique contrôlée ou d’un poêle à granulés sont réduites à partir du 1er février 2023.

Quant au bonus de 1 000 € versé pour le remplacement d’une chaudière fioul ou au gaz par un équipement d’origine renouvelable, il est supprimé à partir du 1er avril 2023.

En revanche, le Coup de boost Fioul reste disponible jusqu’au 30 juin 2023. Il concerne le remplacement d’un chauffage au fioul par un système plus respectueux de l’environnement. Parmi eux, une pompe à chaleur, une chaudière biomasse ou un système solaire combiné.

Mis en place en 2020, le Coup de pouce Rénovation globale reste également en vigueur en 2023. Il consiste en une prime bonifiée versée par les distributeurs d’énergie polluantes. Pour en bénéficier, il faut réaliser plusieurs actions de rénovation ciblées, comme l’isolation de combles et planchers, l’installation d’une chaudière à bois ou d’une pompe à chaleur ou la mise en place d’un système solaire combiné.

L’éco-prêt à taux zéro et la TVA à 5,5 % toujours en vigueur en 2023

Les propriétaires peuvent financer leurs travaux de rénovation énergétique globale grâce à l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ). Il concerne les résidences principales et les logements achevés avant le 1er janvier 1990. D’une durée maximale de 15 ans (et de 20 ans dans le cadre d’une rénovation globale), il finance jusqu’à 50 000 € en fonction de la nature des travaux.

Certains travaux de rénovation globale profitent également d’un taux de TVA réduit à 5,5 %. Pour profiter de ce taux réduit, il faut que le logement concerné ait été achevé depuis au moins 2 ans.

Mais toutes ces mesures ne suffiront pas à elles seules pour accélérer la rénovation énergétique des bâtiments. Il manque aujourd’hui cruellement de personnes dans les différents métiers en lien avec ce secteur.

Le deuxième enjeu : le manque de main d'œuvre

Le secteur peine, en effet, toujours à recruter, malgré 15.000 emplois créés l’an dernier, indique Les Échos. Le bâtiment compte actuellement 94.000 actifs de plus qu’en 2020, avant la pandémie de Covid-19.

Un besoin de 100.000 emplois de plus d’ici 2026

Le manque d’effectifs s’observe également dans des secteurs connexes à celui du bâtiment, comme les métiers techniques ou de fabrication du matériel. Là encore, les professionnels du secteur misent sur la formation et sur la communication, et se déplacent dans des établissements scolaires, comme des lycées, en espérant susciter des vocations.

Selon la Fédération française du bâtiment, il sera nécessaire de créer 100.000 emplois dans le bâtiment d’ici 2026 afin de pouvoir répondre à la demande en travaux énergétiques, si celle-ci restait aussi qu’importante qu’aujourd’hui.

Mais le nombre de créations d’emplois reste en deçà des espérances et impose aux acteurs du secteur de créer de nouvelles formations.De nombreuses initiatives sont en train d'être mis en place pour proposer des formations innovantes qui s'adressent à tous les profils, pour les découvrir n'hésitez pas à lire notre article à ce sujet.