Besoin croissant en électricité : la solution viendra-t-elle du mix énergétique ?

Atteindre la neutralité carbone implique une transformation de l’économie et des modes de vie, et une restructuration du système permettant à l’électricité de remplacer les énergies fossiles comme principale énergie du pays.
Production électricité

De nombreux spécialistes s’interrogent pour savoir quelle sera l’énergie renouvelable qui permettra de répondre à nos besoins énergétiques futurs. Le constat est indéniable pour pouvoir réduire notre dépendance aux énergies fossiles, nous allons devoir répondre à une demande en électricité de plus en plus importante. Mais alors quelles sont les solutions face à ce défi ?

Source : RTE

Une demande croissante en électricité

La transition énergétique a pour impact d’augmenter nos besoins en électricité et cela provient principalement de l’électrification de nos industries. Prenons l’exemple de l’industrie automobile, l’interdiction des véhicules thermiques en 2035 va transformer le marché et augmenter considérablement nos besoins en électricité. La consommation en énergie finale représente aujourd’hui 25% du mix et devrait passer à 55% en 2050 selon RTE.

Quelles solutions pour répondre à nos besoins en électricité ?

Avant de se pencher sur les différentes solutions de production, il convient de rappeler qu’il sera nécessaire de réduire la consommation de nos industries en mettant en place des mesures et des innovations pour inciter à la sobriété énergétique. Si nous prenons l’exemple de la rénovation énergétique des bâtiments avant d’installer un nouveau moyen de chauffage plus durable il est nécessaire d’isoler le bâtiment afin que la chaleur reste un maximum à l’intérieur, c’est à peu près le même schéma pour la production d’électricité décarboné.

Source : RTE

Le production nucléaire

En 2020, 67% de l’électricité était produite par le nucléaire en France. Cela reste le moyen de production le plus important de ces dernières années même si la production a été mise à mal avec les nombreuses centrales qui étaient à l’arrêt en 2022.

Il faudra compter sur l’électricité produite par le nucléaire pour pouvoir répondre à nos besoins énergétiques. Le président a notamment annoncé un plan de relance de cette filière dans les années à venir car il reste à ce jour un des sources les plus important en électricité “décarboné” même si cela fait encore débat aujourd’hui.

La production hydraulique

L’hydroélectricité représente ainsi plus de la moitié (53 %) de la production d’électricité renouvelable en France.

La production hydraulique nette d'EDF a atteint 25 TWh en 2022 en raison de la sécheresse, contre 35,9 TWh en 2021. Et l'avenir ne semble pour le moment pas meilleur puisque l'année 2023 démarre avec un déficit d'eau. « Cela n'affecte pas la quantité d'hydroélectricité produite pour l'instant. Mais si la sécheresse d'hiver dure, cela finira par affecter le potentiel », a précisé le PDG d'EDF.

Pas d'affolement pour le moment, mais l'inquiétude est de mise. « La sécheresse en cours depuis début 2023 appelle à une gestion prudente du stock hydraulique au cours des prochaines semaines afin de conserver un potentiel de flexibilité suffisant pour les prochains mois », soulignait il y a quelques semaines RTE, le gestionnaire du réseau électrique. Il indiquait également que les stocks hydrauliques ont « retrouvé des niveaux proches de la moyenne ».

Le risque de sécheresse est bien présent en France, qui pourrait connaître de nombreuses restrictions d'eau dès ce mois de mars. Ce serait un scénario inédit si tôt dans l'année. Cela s'explique par un hiver très sec qui a mis en péril le rechargement des nappes phréatiques, déjà épuisées par la sécheresse historique de 2022.

La production solaire

Le gisement solaire est plus important en France qu’en Allemagne, avec une productivité moyenne de 1 500 kWh/m², contre 1 350 kWh/m², pourtant, nous l’utilisons nettement moins qu’outre-Rhin. Cependant la production solaire est en augmentation et des projets ambitieux apparaissent pour accélérer le développement du secteur. Comme par exemple la société industrielle lyonnaise Carbon qui va implanter la première giga-usine dédiée à la fabrication de panneaux solaires “made in France”, à Fos-sur-Mer. Mise en service fin 2025 avec plus de 3 000 emplois à la clé. Carbon entend participer à la réindustrialisation durable de la France et de l’Europe en bâtissant une solution industrielle de grande ampleur pour la filière solaire. Objectifs ? Produire et commercialiser à grande échelle des plaquettes de silicium, des cellules et des modules photovoltaïques compétitifs, fiables, durables, à haut rendement et très bas carbone.

L’éolien

Avec la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, promulguée le 18 août 2015, la France s’est fixée pour objectif d’atteindre 32 % d’énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie de la France à horizon 2030.

Avec 60,8 GW de capacité installée, l’Allemagne possède le parc le plus important devant l’Espagne (25,7 GW) et le Royaume-Uni (23,9 GW). Le parc français est le quatrième plus important d’Europe avec 16,5 GW de capacité installée en 2019.

Avec un seul parc éolien en mer, la France accuse un net retard sur les autres pays européens en matière d’éolien offshore. Pourtant, la France possède le deuxième plus important potentiel de développement de cette énergie en Europe. Selon les dernières études et projections cela se traduit par un potentiel énergétique de 40 GW à 62 GW de capacité de production.

L’objectif est d’atteindre une capacité installée d’éolien en mer, posé et flottant, de 2,4 GW en 2023 et environ 5 GW en 2028. Malgré des tensions et des interrogations d’habitants localement quant aux impacts de cette énergie sur la biodiversité, l’éolien en mer est amené à se développer fortement dans les prochaines années.

La solution viendra du mix énergétique

Toutes les analyses des «Futurs énergétiques 2050» concourent à établir qu’une stratégie combinant développement de nouveaux usages électriques, fort accent sur l’efficacité énergétique (voire sur la sobriété) et maximisation de la production d’électricité bas-carbone permet d’accélérer, significativement la décarbonation à grande échelle du pays.

Comme vous l’avez compris la transition énergétique se fera nécessairement grâce à la mise en place d’un mix énergétique décarboné.